20

 

 

 

Une voiture laquée blanc attendait devant la demeure de Woudiver. L’Immaculé accrocha la chaîne à un anneau qui se trouvait à l’arrière du véhicule. Le Terrien l’observait avec autant de surprise que d’abattement. L’Homme-Dirdir mesurait près de deux mètres dix ; des aigrettes artificielles étaient fixées aux protubérances qui saillaient de part et d’autre de son crâne crêté. Sa peau était du même blanc laqué que la voiture ; il était absolument chauve et son nez était un bec proéminent. Et pourtant, méditait Reith, malgré toute son étrangeté et sa sexualité visiblement modifiée, c’était un homme issu du même sol que lui-même.

Anacho et Traz sortirent de la maison en titubant comme si on les avait poussés. Ils avaient une chaîne au cou et c’était Hisziu qui, courant derrière eux, les tenait en laisse. Deux Hommes-Dirdir appartenant à la caste des Elites fermaient la marche. Ils manillèrent les chaînes à l’arrière de la voiture. L’Immaculé adressa quelques mots d’une voix nasillarde à Anacho, lui désigna le rebord dont était équipé le véhicule et, sans un regard en arrière, il monta à bord. Les deux Elites étaient déjà assis.

— Grimpez sinon ils nous traîneront, murmura Anacho.

Tous trois se juchèrent sur la plate-forme arrière, se cramponnant aux anneaux auxquels étaient accrochées leurs chaînes, et ce fut dans ces conditions humiliantes qu’ils quittèrent la résidence de Woudiver. La conduite intérieure noire de celui-ci cahotait cinquante mètres derrière et l’on pouvait voir le colosse penché sur les commandes.

— Il veut sa récompense, expliqua Anacho. Il a participé à une prise d’importance et tient à en retirer un avantage de situation.

— J’ai commis une erreur en négociant avec lui comme avec un être humain, fit Reith d’une voix pâteuse. Si je l’avais traité comme une bête, nous ne serions peut-être pas dans un pareil bourbier.

— Les circonstances pourraient difficilement être plus défavorables.

— Où nous emmènent-ils ?

— À la Boîte de Verre, dame !

— Nous ne serons pas jugés ? Nous n’aurons pas l’occasion de nous faire entendre ?

— Bien sûr que non, répondit sèchement Anacho. Vous êtes des sous-hommes et, moi, je suis un renégat.

La voiture blanche obliqua et s’arrêta devant une esplanade. Les Hommes-Dirdir mirent pied à terre et, la mine gourmée, se tinrent à l’écart, contemplant le ciel. Un homme d’un certain âge, bedonnant et vêtu d’un somptueux habit brun foncé, apparut. Visiblement, c’était une personnalité de haut rang à en juger par les pierres précieuses ornant ses cheveux irréprochablement frisottés. Il adressa d’un air complaisant la parole aux Hommes-Dirdir qui, après quelques instants de réflexion, lui répondirent.

— C’est Erlius, l’Administrateur de Sivishe, grommela Anacho. Il souhaite être du massacre. On dirait que nous sommes un gibier de choix.

Attirés par ce déploiement d’activité, les gens de Sivishe commençaient à s’attrouper autour de la voiture blanche. Ils formaient un cercle respectueux et contemplaient les prisonniers avec un intérêt macabre. Chaque fois que le regard d’un Homme-Dirdir se posait sur eux, ils rentraient la tête dans les épaules.

Woudiver n’avait pas quitté son véhicule, qui s’était immobilisé une cinquantaine de mètres en arrière. Manifestement, il était en train de mettre de l’ordre dans ses pensées. Enfin, il descendit et parut se concentrer sur un morceau de papier. Erlius s’empressa de lui tourner le dos.

— Regardez ces deux-là ! grogna Anacho. Ils se détestent cordialement. Woudiver tourne Erlius en dérision sous prétexte qu’il n’a pas de sang d’Homme-Dirdir dans les veines et Erlius voudrait bien voir Woudiver dans la Boîte de Verre.

— Et moi donc ! soupira Reith. À propos de la Boîte de Verre, qu’est-ce qu’on attend ?

— Les chefs du tsau’gsh. Tu la verras toujours assez tôt, la Boîte !

Le Terrien tortilla sa chaîne avec irritation et les Hommes-Dirdir lui décochèrent un coup d’œil sévère.

— C’est ridicule ! fit-il à mi-voix. Il doit bien y avoir quelque chose à tenter. En s’appuyant sur les traditions des Dirdir, par exemple… Que se passerait-il si je criais hs’aï hs’aï hs’aï ou ce qu’il faut crier pour réclamer un arbitrage ?

— L’appel à l’arbitrage est dr’ssa, dr’ssa, dr’ssa !

— Soit. Qu’adviendrait-il si je demandais un arbitrage ?

— Tu ne serais pas plus avancé. L’arbitre te déclarerait coupable et il n’y aurait rien de changé : ce serait toujours la Boîte de Verre.

— Et si je refusais l’arbitrage ?

— Tu serais alors forcé de te battre en combat singulier et tu mourrais encore plus vite.

— Personne ne peut être emmené là-bas sans avoir été accusé ?

— En théorie, non, répliqua sèchement Anacho. C’est la coutume. Qui veux-tu défier ? Woudiver ? Cela ne servirait à rien. Il n’a pas encore porté d’accusations contre toi : il a seulement participé à notre capture.

— Nous verrons bien.

Traz montra le ciel.

— Voilà les Dirdir qui arrivent.

Anacho examina le glisseur qui descendait.

— Le cimier de Thisz… Si les Thisz s’en mêlent, nous pouvons être sûrs que les choses ne traîneront pas. Si cela se trouve, ils iront jusqu’à nous interdire de chasse à quiconque hormis eux.

Traz s’escrima en vain sur le fermoir de la chaîne et, poussant un grognement de dépit, il dirigea de nouveau son attention sur le glisseur. Les spectateurs encapuchonnés de gris s’écartèrent et l’engin se posa à moins de quinze mètres de la voiture blanche. Cinq Dirdir en émergèrent – une Excellence et quatre autres de caste inférieure. L’Immaculé s’approcha d’eux d’une démarche majestueuse mais ils l’ignorèrent comme ils ignoraient Erlius. Après avoir brièvement jaugé les captifs, ils firent un signe à l’Immaculé et exhalèrent quelques sons.

Erlius avança pour leur présenter ses respects, les genoux ployés, dodelinant du chef, mais avant qu’il eût eu le temps d’ouvrir la bouche, Woudiver interposa sa vaste masse entre lui et les Dirdir, l’obligeant à s’écarter, et lança sur un timbre strident :

— Voici les criminels recherchés par les chasseurs, dignitaires Thisz. Mon rôle dans leur capture n’a pas été négligeable. Que cela soit inscrit à mon palmarès !

Les Dirdir n’accordèrent à cette déclaration qu’une attention superficielle. Woudiver, qui, apparemment, n’en espérait pas plus, fit une courbette et salua des deux bras d’un geste large.

L’Immaculé détacha les fermoirs des chaînes. Reith tira vivement sur la sienne et l’Homme-Dirdir, stupéfait et bouche bée, leva les yeux. Ses fausses aigrettes retombèrent de part et d’autre de sa tête blafarde. Le Terrien, la gorge nouée, s’avança. Tous les regards convergeaient sur lui et il en sentait physiquement le poids. Au prix d’un violent effort, il réussit à marcher à pas comptés et s’immobilisa à moins de deux mètres des Dirdir. Si près qu’il sentait l’odeur de leurs corps. Ils le contemplaient sans rien trahir de ce qu’ils éprouvaient.

Élevant la voix pour parler distinctement, le Terrien répéta trois fois :

— dr’ssa ! dr’ssa ! dr’ssa !

Les Dirdir parurent étonnés. Il répéta :

— dr’ssa ! dr’ssa ! dr’ssa !

— Pourquoi pousses-tu le cri du dr’ssa ? demanda l’Excellence d’une voix nasillarde évoquant les sonorités du hautbois. Tu es un sous-homme dépourvu de discernement.

— Je suis un homme et ton supérieur. C’est pour cela que je lance l’appel du dr’ssa.

Woudiver se poussa en avant, plein de son importance, haletant et soufflant.

— Bah ! C’est un fou !

Les Dirdir avaient l’air quelque peu perplexe.

— Qui m’accuse ? s’écria Reith. Et de quel crime ? Que mon accusateur parle et qu’un arbitre tranche !

— Tu invoques une force traditionnelle plus puissante que le mépris et le dégoût, dit l’Excellence. Ce que tu demandes ne peut t’être refusé. Qui accuse ce sous-homme ?

— J’accuse Adam Reith de blasphème, répondit Woudiver. Je l’accuse de contester la Doctrine de la Genèse Double et de se prétendre l’égal des Dirdir. Il a déclaré que les Hommes-Dirdir ne sont pas la pure descendance du Second Vitellus. Il les a qualifiés de race de monstres mutants. Il soutient que les hommes sont issus d’une planète autre que Sibol. Tout cela est en contradiction avec l’orthodoxie et ce sont des thèses révoltantes. C’est un fauteur de troubles, un menteur et un provocateur. (Woudiver appuyait chacune de ses accusations d’un geste tranchant de son index épais.) Voilà de quoi je l’accuse ! (Il dédia aux Dirdir un sourire minaudier d’homme de bonne compagnie et, se retournant, hurla à l’adresse des curieux :) Reculez ! Ne vous pressez pas comme cela autour des dignitaires !

— Tu réfutes l’accusation ? demanda le Dirdir à Reith de sa voix flûtée.

La question était embarrassante. Le Terrien se trouvait devant un dilemme : opposer un démenti, c’était souscrire à la profession de foi des Hommes-Dirdir.

— Au bout du compte, je suis accusé de soutenir un point de vue non orthodoxe, fit-il, circonspect. Est-ce un crime ?

— Certainement si l’arbitre en décide ainsi.

— Et si ce point de vue est juste ?

— Il te faudra alors l’emporter sur l’arbitre. C’est là une hypothèse absurde mais la tradition impose cette procédure.

— Qui sera l’arbitre ?

Ni l’attitude indéchiffrable ni la voix de l’Excellence ne s’altérèrent :

— En l’occurrence, je désigne cet Immaculé.

L’Immaculé approcha et, singeant les modulations plaintives des Dirdir, laissa tomber :

— Je serai expéditif. Le cérémonial ordinaire est inapproprié dans les circonstances présentes. (Et, s’adressant à Reith :) Récuses-tu l’accusation ?

— Je ne la confirme ni ne la rejette : elle est ridicule.

— Je considère cette réponse comme une façon d’éluder la question. Cela signifie que tu es coupable. En outre, ton comportement est irrespectueux. Tu es coupable.

— Je n’accepte pas ton verdict à moins que tu ne sois capable de le rendre effectif. Je te somme de le justifier.

L’Immaculé considéra le Terrien avec un mélange de dédain et de répulsion.

— Tu me lances un défi ? À moi ? Un Immaculé ?

— Il semble que ce soit le seul moyen de prouver mon innocence.

L’autre se tourna vers l’Excellence :

— Suis-je obligé de le relever ?

— Tu l’es.

L’Immaculé toisa Reith.

— Je vais te tuer de mes mains et de mes dents ainsi qu’il sied à un Homme-Dirdir.

— Comme il te plaira. Mais, d’abord, enlève-moi ce collier.

— Qu’on le détache, ordonna l’Excellence.

— Quelle vulgarité ! soupira tristement l’arbitre. Je perds ma dignité en m’exprimant devant un troupeau de sous-hommes.

— Ne te plains pas, dit l’Excellence. C’est moi, Capitaine de la Chasse, qui perd un trophée. Continue. Rends effectif ton arbitrage.

On enleva la chaîne. Reith fit quelques exercices d’assouplissement pour essayer de faire retrouver leur élasticité à ses muscles. Il était resté toute la nuit pendu par les poignets et la fatigue plombait son corps. L’Homme-Dirdir fit un pas en avant.

— Quelles sont les règles du combat ? s’inquiéta le Terrien, qui éprouvait un début de vertige. Je ne voudrais pas te porter un coup déloyal.

— Il n’y a pas de coups déloyaux. Les règles sont celles de la chasse : tu es ma proie !

Et, poussant un hurlement sauvage, l’Immaculé se jeta sur Reith, qui trouva l’attaque balourde jusqu’au moment où force lui fut de constater que la peau blanche de son adversaire recouvrait un nœud de muscles tendus et de cartilages. Il fit un saut de côté mais des griffes artificielles n’en labourèrent pas moins sa chair. Il tenta une clé au bras mais ne put trouver de point d’appui, et il lança un coup d’arrêt au larynx qui manqua son but. L’Immaculé recula avec dépit tandis que les spectateurs exhalaient un murmure d’excitation étranglé. Quand l’Homme-Dirdir revint à la charge, Reith agrippa son avant-bras démesuré et le déséquilibra. À cette vue, Woudiver, incapable de se contenir, se précipita et son poing s’écrasa sur la tempe du Terrien. Traz poussa un cri de protestation et balança sa chaîne en plein dans la figure du poussah, qui tomba lourdement sur son séant avec un hurlement de souffrance. Anacho lui passa alors sa propre chaîne autour du cou et tira de toutes ses forces, mais le Dirdir d’Élite la lui arracha des mains. Woudiver demeura prostré, le souffle coupé, le teint terreux.

L’Immaculé avait profité de l’incident pour repartir à l’attaque et il avait renversé Reith. Ses bras rigides comme des câbles enserraient le corps de celui-ci, ses longs crocs tranchants lui déchiraient la gorge. Reith parvint à libérer ses bras. Il empoigna les oreilles blanches de l’Homme-Dirdir, qui exhala un cri de douleur étouffé et secoua la tête. Il mollit et Adam Reith, écrasant son corps mince de tout son poids comme s’il chevauchait une anguille blanche, s’en prit au crâne chauve de l’Immaculé. Il arracha le faux nimbe, cogna ici et là, puis exerça une violente torsion. La tête de l’arbitre se mit à pendre de guingois ; son corps se convulsa, se contorsionna et cessa de bouger.

Reith se releva. Il tremblait et était pantelant.

— Mon bon droit est démontré, dit-il.

— Les accusations lancées par le gros sous-homme sont nulles et non avenues, psalmodia l’Excellence. Qu’il en rende donc compte.

Reith pivota sur ses talons.

— Halte ! reprit le Dirdir d’une voix rauque et vibrante. Y a-t-il d’autres charges ?

Un Élite, ses aigrettes rigides dardant des étincelles cristallines, demanda :

— La bête réclame-t-elle encore dr’ssa ?

Reith fit volte-face. Il était à moitié ivre de fatigue et subissait le contrecoup de la bataille.

— Je suis un homme. La bête, c’est toi.

— Exiges-tu un arbitrage ? Sinon, allons-nous-en.

Le cœur du Terrien se serra.

— De quoi suis-je encore accusé ?

L’Élite s’avança.

— Je t’accuse, toi et tes séides, d’être entrés illégalement dans la réserve de chasse dirdir et d’y avoir traîtreusement massacré des membres du Clan de Thisz.

— Je repousse ce chef d’accusation, répondit Reith sur un ton rauque.

L’Élite se tourna vers l’Excellence.

— Je sollicite ton arbitrage. Je te demande de me donner cette bête et ses compagnons et de proclamer qu’ils sont la proie exclusive du Clan de Thisz.

— J’accepte cette obligation. (L’Excellence poursuivit, s’adressant à Reith, de son timbre nasillard :) Tu es illégalement entré dans les Carabas, c’est la vérité.

— J’y suis entré mais personne ne me l’avait interdit.

— Nul n’ignore que les Carabas sont territoire tabou. Tu as sournoisement assailli plusieurs Dirdir. C’est la vérité.

— Je n’ai pas attaqué le premier. Si les Dirdir se conduisent comme des bêtes sauvages, à eux d’en supporter les conséquences.

De la foule s’éleva un murmure de surprise et, peut-être aussi, d’approbation tacite. Le regard de l’Excellence balaya l’esplanade et ce fut aussitôt le silence.

— Chasser est la tradition des Dirdir. La tradition des sous-hommes et leur caractéristique fondamentale sont de servir de gibier.

— Je ne suis pas un sous-homme. Je suis un homme et ne suis le gibier de personne. Si une bête sauvage m’attaque, je la tue.

Rien, pas l’ombre d’une émotion ne frémit sur le masque blafard de l’Excellence, mais son nimbe se mit à scintiller et ses aigrettes se redressèrent. Il continua comme s’il récitait une litanie :

— La sentence doit être conforme à la tradition. Je déclare le sous-homme coupable. Cette farce est maintenant terminée. Qu’il soit conduit à la Boîte de Verre.

— Je récuse l’arbitrage ! s’écria Reith qui, se ruant en avant, frappa l’Excellence à la joue.

La peau du Dirdir était froide et légèrement flexible comme des écailles de tortue. Le Terrien avait des élancements dans la main. Les aigrettes hérissées de l’Excellence étaient semblables à des fils de fer portés au rouge. Il émit un sifflement ténu. Les spectateurs, qui n’en croyaient pas leurs yeux, étaient immobiles et muets. Le Dirdir lança ses longs bras en avant dans un geste onduleux et, poussant un retentissant gargouillement, il se prépara à charger. Reith recula.

— Un instant. Quelles sont les règles du combat ?

— Il n’y en a point. Je tue comme je choisis de tuer.

— Si c’est moi qui te tue, nous serons justifiés, mes amis et moi ?

— Vous serez justifiés.

— Nous nous battrons à l’épée.

— Nous nous battrons à mains nues.

— Soit.

 

L’issue de la rencontre fut sans ambiguïté. L’Excellence bondit, aussi lourd et aussi agile qu’un tigre. Reith fit prestement deux pas en arrière, agrippa un poignet corné et lança son pied dans la poitrine de son adversaire, qui fit un soleil et se retrouva allongé de tout son long par terre, complètement étourdi. Le Terrien l’écrasa de tout son poids, immobilisant ses mains griffues. Le Dirdir se débattit en se contorsionnant, mais Reith lui cogna la tête sur les pavés jusqu’à ce que les os craquent et qu’une humeur d’un vert blanchâtre commence à sourdre.

— L’arbitrage était-il juste ou non ? demanda-t-il, haletant.

L’Excellence exhala un soupir de lamentation, un étrange gémissement exprimant une émotion inconnue des hommes. Reith continuait de cogner le crâne blanc et dur sur le sol.

— Etait-il juste ou non ?

Le Dirdir tenta au prix d’un effort immense de repousser le Terrien, mais ce fut en vain.

— Tu es vainqueur. Mon arbitrage est réfuté.

— Mes amis et moi-même sommes donc tenus pour innocents ?

— Oui.

— Est-ce que je peux le croire ? demanda Reith à Anacho.

— Oui. Telle est la tradition. Si tu veux un trophée, arrache-lui son nimbe.

— Je n’ai nul besoin de trophée.

Reith se remit sur ses pieds. Il vacillait. La foule le contemplait avec une sorte de terreur respectueuse. Erlius tourna les talons et s’éloigna en toute hâte. Aïla Woudiver se dirigea à pas lents vers sa voiture noire. Le vainqueur tendit le-doigt vers lui.

— Woudiver ! tes accusations étaient mensongères. À présent, tu vas m’en rendre raison.

L’interpellé sortit son pistolet à énergie, mais Traz se jeta sur lui, immobilisant son épais poignet. Le coup partit et Woudiver, la jambe brûlée, s’écroula avec un hurlement de douleur. Anacho récupéra l’arme tandis que Reith passait une chaîne au cou de sa victime.

— Viens, Woudiver, fit-il en tirant brutalement sur les maillons.

Et le groupe, fendant les rangs des curieux qui s’empressaient de lui céder la place, monta dans la voiture.

Woudiver, gémissant, se pelotonna dans un coin. Anacho mit le moteur en marche et le véhicule quitta l’esplanade.

Le Dirdir
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